Ce n'était pas le bon jour pour le Club. Il y avait eu bien des semaines sans aucune activité, pas une seule, mais cette dernière promettait d'être on ne peut plus mouvementée. Il y avait un important meeting prévu, de nombreuses personnalités politiques étaient vivement attendues… Des gens qu'on ne voit pas à tous les coins de rue, une sorte de G20 privé, et bien que le gouvernement semblait surveiller cela, il n'était pas au bout de ses peines, puisque des leurres avaient été instaurés un peu partout dans le pays, et qu'au final ils ignoraient le point de rendez-vous des dirigeants de toutes les nations attendues à dîner; Le Greenwich Hotel. C'était un des plus luxueux établissements de la ville, ses murs semblaient avoir été baignés dans de l'or massif, et resplendissaient à la lumière du jour. Mais en vérité ce changement s'était effectué il y avait peu, à l'arrivée du nouveau propriétaire. Un nouveau riche tout droit venu d'Allemagne, à ce qu'on avait dit. De quoi alimenter la presse financière un temps, sans toutefois trop s'y attarder. Bien que la notion de vie privée était assez incompatible avec l'ère journalistique, le Club était assez influent pour s'assurer que ce qui était tenu au secret le resterait. Tout était question de tirer les bonnes ficelles, ainsi de manipulation et surtout de pouvoir. Et contrairement à nombre d'idées reçues, le monde n'était encore qu'à l'aube du cauchemar qui l'attendait… Il était sur le point de connaître un changement bien plus grand que ce qu'il ne serait jamais capable d'imaginer. La Seconde Guerre Mondiale n'avait été que le prémisse de celle en préparation.
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Monsieur Lensherr…” Il leva ses iris d’acier en direction de la secrétaire qui se permettait de le déranger au cours d’une lecture avancée de la presse financière mondiale. Comme si l’activité en elle-même n’était pas assez prenante pour qu’on l’interrompe. Il n’émit pas le moindre mot mais attendit non sans une certaine froideur dans le regard qu’elle lui deliver ce qui ne pouvait pas attendre. Il avait pourtant precise qu’il ne souhaitait pas être derange, sous aucun prétexte. Un triste bégayement, voilà ce qu’il obtint d’elle au moment où une autre jeune femme pénétra la pièce pour prendre la première par le bras. “
Veuillez nous excuser Monsieur Lensherr, nous ne tenions pas à vous perturber.” Il s’apprêtait à remettre le nez dans l’affaire des missiles de Cuba mais des murmures recalcitrants l’en empêchèrent. “
Susan, je crois qu’il faudrait quand même prévenir Monsieur Lensherr que…” “
Tais-toi, pauvre sotte ! Il n’y a rien à dire, ret…” “
Que se passe-t-il ?” les coupa-t-il en se levant de son fauteuil. Sa voix portait toute l’autorité dont on pouvait le caractériser et en dépit d’un sourire dressé sur ses lèvres, son visage n’inspirait aucune sympathie. Un long silence précéda la réponse qu’il attendait enfin de la part de la plus jeune et la plus naïve. “
Une…. Une certaine M… Moïra MacTaggert souhaiterait vous parler au s… Sujet de Charles. Elle a dit que vous… Sauriez de quoi il s’agit. Nous lui avons dit que vous étiez occupé, bien sûr, mais elle instiste…” “
Mais, Monsieur Lensherr si vous désirez que nous la renvoyions, nous enverrons des agents de la sécurité sur-le-champ !” Etrangement la conversation des deux femmes avait effacé tout sourire de son visage. Sans émettre le moindre commentaire il se dirigea vers le hall d’entrée.