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in silence - Calli

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Disturbia C. Parstone


Disturbia C. Parstone

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in silence - Calli Vide
MessageSujet: in silence - Calli in silence - Calli Icon_minitimeSam 24 Sep - 22:57


in silence - Calli 841117545032
just do silence

    Un souffle. Non pas un murmure. Juste un souffle las. Il était là, au bout du passage piéton, fixant d’un air distrait le petit bonhomme. Vert vert vert, pensait-il. Mais pourtant, il restait bien au rouge. La foule s’entassait maintenant autour de lui. Pourquoi était-il passé par ce chemin ? Peut importe le chemin, de toute façon, il y aura du monde. Vert. Il s’engagea le premier, d’un pas rapide, distançant les moindres personnes susceptibles de le heurter. Toute vie est une course ici. Toute personne aspire à un but proche et s’y hâte pour le retrouver. Lui, si seulement elles ne le pressaient pas. Si seulement il pouvait les laisser le pousser, le heurter, le bousculer pour les laisser passer et traîner à l’arrière, loin derrière eux, ailleurs. Il était invisible mais pas intouchable.
    Une fois de l’autre coté du passage piéton, il s’appliqua à emprunter chaque ruelle déserte et suspecte. Il avait toujours eu, d’une façon ou d’une autre, cette impression d’appartenir à un autre monde, un autre univers, une autre réalité, c’était comme si chaque chose qui le faisaient, qui le caractérisaient, s’efforçaient de lui faire remarquer sa différence. Son mutisme, son statut de mutant, les erreurs de son passé qui l’avaient poussé à cette léthargie qui se mutait en colère dévastatrice. Pour reprendre les mots de quelqu’un, il n’était qu’un zombie. Rien que son allure le démontrait. Il était là, avec sa masse hirsute brune sur la tête, une ou deux mèches à la limite de ses yeux, prêtes à les cacher dans les semaines qui suivent, une fois plus de longueur en leur possession, ses yeux, d’ailleurs, parlons en, on se demande si ils voient vraiment, ils paraissent tellement vides, exactement comme étaient les siens. Maintenant seul dans les rues, il marchait d’un pas lent et las, les mains dans les poches de son pantacourt bleu marine retroussé jusqu’au dessous de ses genoux, sa chemise bleue claire à carreaux à peine repassée et aussi à peine rentrée dans son pantalon, les manches retroussées tant bien que mal. Tout ça, ça lui donnait une allure d’artiste drogué et déchu. Mais qu’importe. Il bifurqua au coin d’une rue maintenant débordante d’humains et il releva alors immédiatement les yeux, anticipant le moindre contact avec un tout autre corps physique. Et c’était maintenant d’un pas rapide, voir nerveux, qu’il gagnait le parc.

    A peine mit-il un pied dans le parc qu’il se décontracta. Il s’arrêta même un moment, un nouveau souffle las émanant de sa gorge. Il regarda autour de lui. Elle n’était pas encore là. Ici, bien que la plupart des gens profitaient du temps relativement agréable de la journée pour se pavaner au soleil ou bien faire une petite marche dans le parc, l’air y était encore plus ou moins respirable et Dis’ n’avait pas à se préoccuper de chaque centimètre qui séparait sa peau d’une autre. Il fit quelques pas dans le parc, se sachant en avance, il sortit ses lunettes de soleil, des Rayban marrons stylé vintage, qui a dit qu’il n’avait pas aussi envie de se faire des petits plaisirs parfois ? Au travers de ses lunettes aux verres feutrés et parfaitement opaques, il remarqua quelques regards féminins trahissant leurs propriétaires d’un certain intérêt pour sa personne. Qu’est-ce qu’elles pouvaient bien lui trouver ? Hein ? N’avait-il pas cette allure glauque et marginale ? Celle qui n’aspire pas confiance et empeste la drogue ? Haha, allures de drogué alors qu’il n’en a consommé que deux fois, non consentant, et alors même pas encore âgé de 10 ans. Il aurait même put en crever, de ces conneries.
    Il trouva enfin le lieu qu’il voulait, au beau milieu du parc, un arbre éloigné de ses congénères amenait une certaine parcelle d’ombre à l’abri de la foule. Il s’y rendit et à peine arrivé sous le feuillage, laissa sans ménagement tomber son sac sur l’herbe. Son regard parcourut une dernière fois les alentours avant qu’il ne se laisse à son tour choir sur le sol. Il regarda sa montre. Encore 10 minutes d’avance, comme toujours. Il s’allongea de tout son long, les bras en croix, gardant ses lunettes sur son nez, qui, à l’ombre, ne lui offraient qu’une vue sombre sur les feuillages au dessus de sa tête. Il ferma cependant les yeux quelques secondes après un lacement de ce spectacle monotone qu’étaient les percements des rayons solaires au travers des feuilles. Il laissa ses autres sens prendre attention du décors. L’herbe sous ses doigts, la très légère brise qu’il sentait sur son visage (qui se faisait bien plus forte une fois debout), la chaleur du soleil sur la moitié de sa main gauche, alors encore exposée. Les murmures d’un couple sur un banc à quelques mètres derrière lui, les cris éloignés des enfants jouant dans un coin du parc. Il sentait d’ici le parfum sucré de gaufres et autres gâteries vendus chez le marchand juste derrière la grille sur sa droite. Toutes ces aptitudes n’avaient rien de normales, il avait amplifié juste pendant quelques minutes ses sens pour mieux arborer ce monde auquel il n’avait aucunement l’impression d’appartenir. Et ceci, il le fit jusqu’à ce qu’il entende les pas de la personne qu’il attendait.

    Il n’ouvrit pas les yeux, d’une part parce qu’aux travers de ses lunettes, elle ne verrait pas la différence, et de deux, parce qu’il n’avait tout simplement pas envie. Il ne signala pas non plus qu’il savait qu’elle était présente en souriant, parce que son sourire est une chose qui ne se fait pas rare mais qu’il faut mériter en s’armant de patience. Il poussa simplement son sac qu’il savait en plein milieu en le ramenant vers lui. Bien sûr, il ne parla pas, n’articula pas un son, n’émit aucun bruit. Même rire lui était interdit. Son pouvoir ne fonctionnait plus, mais cela ne l’empêchait pas de savoir sa présence près de lui. Allait-elle parler ? Il en doutait fort.


Dernière édition par Disturbia C. Parstone le Lun 3 Oct - 21:19, édité 2 fois
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Calli Klimt

*modératrice
fou rouge du club des damnés.

Calli Klimt

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LIEU DE RESIDENCE :
greenwich hotel, suite n°5


in silence - Calli Vide
MessageSujet: Re: in silence - Calli in silence - Calli Icon_minitimeLun 3 Oct - 2:39

    Tu es assise sur le sommet de la tour qui constitue le Greenwich Hotel, sur la terrasse aménagée aux bons soins des propriétaires de l'endroit. Tu en bénéficies pour ta bonne entente avec ceux-ci, également peut-être parce que te refuser quelque chose a toujours des allures de crime. Assise sur une chaise de bois, le regard tourné vers le ciel, pensive. Tu n'as pas attaché tes cheveux et ils volent autour de toi, secoués par le vent de New York, vague dorée autour de ton visage d'ange. Tes yeux ont la même couleur que le ciel. Et tu penses. Entre tes mains, un calepin et un crayon, quelques mots sur le blanc de la page, quelques phrases éparses.
    Un nouveau roman en cours. Toujours de nouvelles idées à mettre en oeuvre, à coucher sur le papier, de nouveaux univers auxquels donner vie. Toutefois, il faut ordonner le tout. S'il y a un seul problème à la créativité, aussi bénéfique soit-elle, c'est qu'elle se manifeste invariablement de toutes les manières possibles, sauf dans un sens logique. Tu as l'âme créatrice, mais la désir d'ordre du mathématicien, du statisticien, tu es exigeante envers chaque chose qui se présente à toi. En quoi une idée devrait-elle y faire exception ? Cette nuit, entre deux songes vagues aux contours flous, l'idée est venue, puis est repartie, emportant avec elle toutes ses amies.

    Depuis trois heures du matin, tu veilles sur cette terrasse.

    Tu es vêtue de tes dentelles de nuit, encore, somnambule émergée de ses rêves pour devenir statue. Tu attends que le rêve revienne, peut-être. Quelques bribes ont osé revenir taquiner ton esprit, ne faisant qu'échauffer celui-ci jusqu'à motiver la colère chez toi : y a-t-il lieu de laisser des idées fuir ? Des images brèves : du sang, encore, toujours, des visages, des mots, des mains, un oeil qui te fixe dans la nuit.
    Et dans peu de temps, tu as un rendez-vous.
    Et celui-ci, non, tu ne ne le manquerais pour rien au monde.
    Tu t'étires, chatte, puis te lèves pour redescendre du toit. Tu es lente, tout ton corps rythmé par la quête de ce qui t'échappe. Tout geste devient superflu, inutile. Tu renonces presque à cacher tes cheveux, hésitant une demi-seconde à les laisser flotter autour de toi, avant de les rassembler en chignon. Pas de maquillage, pas ce trait noir et sévère qui te rend plus professionnelle que femme-enfant. Une robe, légère, noire, dénudant tes minces épaules. Pourquoi mettre une quelconque attention dans ta présentation, de toute façon ? Disturbia ne t'en tiendra pas rigueur. Il se fout bien de ce à quoi tu ressembles. Il n'a rien à faire de ton extérieur. Un regard à ton reflet : de légers cernes sur ta peau pâle, trahissant le peu de sommeil de ta nuit précédente. Tu mets ton calepin dans le sac que tu emporteras avec toi, des stylos noirs, une fleur, un lys, ton porte-monnaie, tes cartes, ta vie.

    Le chemin jusqu'à Central Park est rapide, New York n'est pas une ville immense et tu la connais par coeur depuis le temps que tu y vis, et bien vite, tu cherches du regard la personne que tu es venue rejoindre. Pile à l'heure tu es, comme toujours, et sans doute bien avant l'heure est-il arrivé... comme toujours. Vos rendez-vous sont teintés de routine, d'habitude, et il est bien rare que vous en dérogez. N'est-ce pas cela qui fait l'unicité de votre relation ? De votre non-relation ? Tes yeux clairs trouvent finalement l'objet de tes recherches et tu te diriges vers lui de ton pas calme, mais assuré, infiniment raide même lorsque tu n'es pas dans tes habits de journaliste. Si des regards se portent sur toi, tu ne les remarques en rien.
    Tu n'en as rien à faire.

    Pas un signe outre que ton pas pour annoncer ton arrivée et Disturbia ne montre en rien qu'il sait que tu es arrivée. Ou, si : il déplace son sac. C'est bien assez. Gracieusement, tu te poses au sol, déposant ton sac près du sien.

    Et le silence.

    Tu regardes devant toi. Vous êtes au milieu d'un terrain large, peu occupé par les gens. Un des nombreux lacs de Central Park n'est pas bien loin, ce qui explique les canards qui volent près de vous, les rires de potentiels baigneurs imprudents. Peut-être une odeur de gaufres qui vole jusqu'à tes narines. Le jeu du feuillage et de la lumière, créant une ombre curieuse sur le corps de l'auteur à tes côtés. Des yeux méchants, scrutateurs, images de ceux rouges qui ont peuplé tes rêves troubles. Tu ouvres ton sac et en sors ton calepin, y griffonnant quelques mots, y esquissant la silhouette de Disturbia en quelques traits.
    Il a l'expression étrangement placide.
    N'est-ce pas habituel ?
    Tes yeux détaillent sa moue sans expression, ses lunettes qui cachent ses yeux, la ligne de sa mâchoire, avant de laisser le crayon les tracer sur le papier. D'autres pensées viennent bousculer celles qui étaient précédemment en place : dois-tu lui dire que tu l'as vu chez Magneto ? Que tu as su voir, entre les portes, sa personne et celle du Roi Noir ? Que tu es de tous les secrets ? Peu de choses t'échappent, surtout au sein du Club... Un trait de travers, le crissement de la mine de ton stylo : ta pensée dérive trop. Votre lien n'a pas à être fondé sur le Club, ou sur les pouvoirs, même si cela ne fait que faire entrer Disturbia plus profondément dans ce que tu nommerais ton estime.

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Disturbia C. Parstone


Disturbia C. Parstone

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in silence - Calli Vide
MessageSujet: Re: in silence - Calli in silence - Calli Icon_minitimeLun 3 Oct - 21:20


in silence - Calli 12503597
read for me

    On pourrait se demander bien des fois quand est-ce que le jeune homme prend le temps d’écrire. Non, ce n’est pas qu’il est de ce genre de personne qui ne s’affichent jamais en public mais qui s’enferment dans leurs chambres pour écrire, c’est plutôt qu’à partir du moment où il a envie d’écrire, il est presque capable de tout écrire d’un coup. La plupart du temps, il ne s’arrête pas jusqu’à la fin, autant dire qu’il se transforme encore plus en loque humaine. Jamais vous ne le verrez avec un calepin contenant seulement des phrases par ci par là, des ébauches de prologue ou autre, quand il écrit, tout lui vient directement. Cependant, Disturbia prend toujours soin de ne pas partir sur des sujets qui le concernent, jamais il ne racontera ou ne s’inspirera d’une chose qui lui est arrivée. Disturbia n’a, premièrement, jamais été habitué à raconter les choses qui lui sont arrivées et deuxièmement, il déteste ça. Aucune personne encore vivante, et c’est bien triste de parler comme ça, n’est au courant de ce qui lui est arrivé dans le passé. Et quand on y repense, peu de personne sont au courant de son présent. Certes, elle est près de lui, à ce moment précis, mais que sait-elle de lui ? Il ne lui a jamais parlé de son pouvoir, et pourquoi le ferait-il ? Il était alors bien persuadé qu’elle était une humaine comme toutes les autres.

    Il entendit le son de son sac se poser au sol. C'était quelque chose de très intéressant de penser que même sans amplifier ses sens grâce à son second pouvoir, lorsqu’il fermait les yeux, il avait cette impression que ses sens s’amplifiaient d’eux même. Et c’est en ayant cette pensée qu’il prit alors conscience qu’il était dans le même cas qu’elle, l’amour de sa vie, sa souffrance, son image toujours dans son esprit, le hantant chaque nuit, chaque seconde, le faisant mourir à petit feu. Elle était aveugle, et la situation dans laquelle il se trouvait représentait parfaitement ce qu’elle avait vécu chaque jour de sa vie. Excepte les fois où il lui rendait la vue. Ce miracle qu’il lui avait donné et qui l’avait détruite. Cette chose qu’il pensait un don du ciel, cette chose avec laquelle il était persuadé de la rendre heureuse mais qui l’avait tué. Il eut cette petite teinte de panique, celle qui s’attaque directement au cœur, qui le contracte et qui procure alors dans l’ensemble de son corps ce frisson désagréable. Il ouvrit les yeux sous la panique et vit alors au travers de ses lunettes le feuillage qui dansait, secoué par le vent. Sa respiration s’étant accélérée, il amena une main à son cœur, écoutant alors les battements rapides qui déferlaient le long de sa poitrine. Il souffla discrètement, et se redressa. Il tourna les yeux vers la jeune fille, il la regarda un moment en penchant la tête sur le côté, puis il ôta ses lunettes pour les poser dans l’herbe près de lui. Il releva les yeux et les posa une seconde fois dans ceux de son interlocutrice, si tant soit peu pouvait-elle être appelée comme telle. Il la détailla en une fraction de seconde, comme il le faisait à chaque fois, il remarqua les quelques mèches qui avaient échappées à leur maîtresse et qui devaient glisser dans son cou, il remarqua les légères cernes qui ornaient ses yeux.

    Que savait-il d’elle, dans le fond ? Pas plus qu’elle ne savait de lui, voir moins ? Calli. C’était toujours une chose étrange pour lui de prononcer un prénom dans sa tête mais d’être dans l’incapacité de se l’entendre dire. Comment était sa voix ? Quelle intonation aurait-il lorsque ce serait lui qui l’appellerait ? Pourquoi méritait-elle plus sa confiance que les autres ? Parce qu’elle restait aussi silencieuse que lui ? Parce qu’elle acceptait ce silence ? Pourtant, il aimait le son de sa voix, même si elle avait très peu parler. Il y a de ces voix qu’on préfère, celles qui nous font rire dès qu’on les entend, celles qui font craquer, celles qui nous donnent le sourire ou qui nous endorment, nous apaisent. Comment serait la sienne si il pouvait parler ?


    Quelque chose illumina son visage et il eut comme une révélation. Il se tourna vers son sac et le tira vers lui. Il fouilla très peu de temps à l’intérieur et en sortit un manuscrit. Ce n’est pas qu’il voulait qu’elle lui fasse des éloges, et certes, le fait qu’elle ait le droit de le lire avant les autres montrait la place spéciale qu’elle avait gagnée auprès de lui, c’était plus un rituel qu’il aimait effectuer. Juste la première phrase. Il voulait la voir lire la première phrase et juste à sa réaction, il savait si il devait modifier une chose dans son roman. Il l’avait déjà fait pour les deux précédents, sa nouvelle et son roman, et cela avait plutôt bien marché. Alors pourquoi pas réitérer l’expérience ? Sur la première page, on pouvait lire « Lives into unknown destination ». Il regarda une nouvelle fois la jeune fille et haussa un sourcil, d’une façon à demander si elle était d’accord pour lire la première phrase de son roman. Au passage, son regard dériva sur le calepin de la jeune fille et il se découvrit représenté. Il ne put s’empêcher d’être intrigué par ce dessin, rare était les personnes qui lui portaient cette attention, et il sembla comme absorber par l’œuvre. D’un geste machinal, sans quitter le calepin des yeux, il ouvrit la première page de son manuscrit, près à le tendre à la jeune fille, en prenant soin bien sûr de ne jamais la toucher. Sur la première page, on pouvait lire ces lignes :

    Chapitre 0 – Prologue

      Il était face à moi, ses yeux verts me fixant avec toujours la même intensité. Ses cheveux blonds lui tombaient comme d’habitude devant ses yeux, mais ils n’allaient pas jusqu’à les cacher. Il était assis en tailleur, à un mètre de moi. Il n’y avait pas de crainte dans ses yeux, pas de peur, seulement de l’impatience et de la curiosité à découvrir ce qu’il y avait après. Ses yeux pétillaient, et moi seule pouvait le sentir. Son cœur battait, je voyais sa poitrine se soulever dans un rythme saccadé. Son pied battait une mesure tout aussi impatiente. Il tournait entre ses mains cet objet. Cette chose qu’il magnait comme un jouet. Il avait hâte de jouer. C’était une impatience ni mauvaise ni bonne, elle n’avait rien de folle ou de déplacée, elle était ni dérangeante ni accueillante, elle était simplement nourrie par une haine qu’il cachait et qu’il ne laissait pas paraître. Il n’y avait que moi au courant, il n’y avait que moi qui étais assez proche de lui pour m’en apercevoir. Il amena l’objet à sa tempe et d’un regard, m’incita à faire de même avec celui que j’avais moi même dans les mains. Je l’imitais. Il murmura alors deux mots, deux simples mots que j’avais toujours aimés entendre, deux mots qui me transportaient et pour lesquels j’aurais tout fait, tout donné, comme ce que j’allais faire aujourd’hui. Je murmurais alors ces mêmes mots, ces mots d’amour. J’avais son visage à quelques centimètres du sien, je sentais son souffle sur mes lèvres, je voyais ses yeux plongés dans les miens, ça allait être le moment. Un rictus mit heureux mi fou se dessina sur ses lèvres, et je compris alors que c’était le signale. Il appuya sur la détente. Je sentis son sang recouvrir mon visage, je vis son corps tomber au sol, ce trou qui lui déformait le visage. Je n’avais pas eu le cran d’appuyer, je l’avais abandonné. Tout s’était passé si rapidement. Pourquoi n’avais-je pas appuyer moi aussi sur cette détente ?


    Disturbia n’avait jamais eu des sujets très heureux pour ses romans et nouvelles. Mais c’est cette mélancolie qui avait séduit le public, paraît-il. Il allait la laisser lire la première phrase, peut-être plus, mais seule sa réaction aux premiers mots comptait pour lui. Il avait ses deux mains sous le manuscrit, près à le tendre à la jeune fille si elle lui en donnait l’autorisation, car jamais il ne s’imposait. Mais toute sa concentration était sur les traits qu’avait dessinés Calli sur son calepin. Et si jamais leurs peaux venaient à se rencontrer, que verrait-elle ? La seule autre personne qui lui ait témoigné de l’importance, Elly, sûrement en train de lui tenir la main ou de lui caresser la joue comme elle avait l’habitude de faire pour dessiner ses traits dans son esprit quand il ne pouvait lui rendre la vue. Que fera-t-elle alors si une telle chose se produit ?

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