Institut Charles Xavier, année 1961.

Le bruissement des feuilles balancées par le vent. Le doux soleil qui passe à-travers les nuages. Le moment aurait été idéal si Caïn eût été seul… Mais il ne l'était pas. Adossé contre le tronc d'un vieux chêne, il fumait une cigarette. Il regrettait le brouhaha des élèves qui couvrait les précieux sons de la nature. Là, face à une étendue d'herbe, lui revenaient les souvenirs de sa jeunesse toujours d'actualité, et pourtant à moitié envolée. L'Irlande. La sérénité. Sa famille. Ces trois mots résumaient certainement ce qui le murait dans une amère nostalgie. Il ne pouvait décemment pas se définir comme quelqu'un de malheureux -car il ne l'était pas, mais il ne niait pas qu'il lui manquait quelque chose… Cette chose qui lui faisait défaut depuis l'adolescence, et qui peut-être demeurerait un mystère. Il avait pensé la trouver en intégrant l'Institut, mais de toute évidence il s'était trompé. Caïn avait toujours ce trou béant au milieu de la poitrine et nul n'était encore parvenu à le refermer. Passant une main dans ses cheveux, il toisa quelques camarades qui discutaient près de lui avant d'écraser son mégot au sol.

"Non, non. Honnêtement, il est pas mal… Puis, faut avouer que sa canne le rend tellement plus sexy ! Ce n'est pas Caïn qui nous dira le contraire, n'est-ce pas Caïn ?"

Des éclats de rire suivirent l'étrange commentaire d'une des demoiselles assise près de lui, tandis qu'il poussait un long soupir. Il ne fallait pas se voiler la face, Caïn n'était pas le plus apprécié des jeunes de l'Institut. Il n'était pas en position de l'être. Déjà sa famille elle-même mutante depuis deux générations avait fini par le rejeter, pourquoi cela aurait été différent avec les élèves du professeur Xavier ? Sa seule présence en agaçait plus d'un, et encore affirmer cela relevait de l'euphémisme. Il avait encore sous son oeil droit la trace d'une gomme reçue la veille… Caïn aurait très bien pu savoir voler, ou encore contrôler le temps… Mais non, toutes ces choses ne lui avaient pas été destinées. On avait quand même vu mieux comme pouvoir, l'annulation de ceux des autres. Même savoir cuire des cookies par la pensée aurait été bienvenue à la place de cette malédiction. Mais pour une fois ses bourreaux n'avaient pas tort : Le professeur avait un charme fou avec sa canne à la main. Fuyant le regard des filles, il croisa quand même celui de Daisy. Cette dernière semblait triste. Elle aussi était consciente de ce qu'il ressentait pour Xavier, elle l'avait très certainement vendu. Un instant il voulu lui parler, il se crut capable de lui parler, mais il ne prononça pas un mot. Depuis son arrivée à l'Institut, Daisy avait toujours été quelqu'un de spécial pour lui, et vice versa. Les deux s'étaient croisés et si Caïn s'était attardé sur elle, ce n'était pas pour la même raison qui faisait que la plupart des garçons l'observaient amoureusement. Il n'y avait eu que lui, quand d'habitude elle était frappée d'oeillades indiscrètes. Oh il ne l'avait pas examinée pendant trois heures non plus, juste le temps qu'il lui fallut pour remarquer ses beaux cheveux et son regard pétillant. Juste assez de temps pour qu'elle le prenne dans son filet de connaissances, de la façon la plus humaine possible. Et de fil en aiguilles ils s'étaient attachés l'un à l'autre, et de fil en aiguilles ils étaient devenus amis, sans jamais, jamais passer par la case amour. Parce que le courant des dons de la demoiselle ne passait pas dans ce sens, mais était bloqué par lui. Puis parce que Caïn n'était pas du genre à aimer les filles, et qu'avant tout et malheureusement pour elle, Daisy en était une.

Institut Charles Xavier, année 1962.

Reste enfermé là. Un silence de mort l’encerclait, survenu juste après le claquement de la porte. Il avait juré voir de la poussière se propager dans l’atmosphère, mise en évidence par le soleil qui s’était infiltré dans la pièce. Reste enfermé là. À observer les murs chargés de livres de la bibliothèque. Des livres qu’il ne lira jamais. Parce que la lecture universitaire, il avait quand même connu mieux, et qu’en dépit de ses beaux yeux, Charles Xavier avait des goûts étranges question littérature. Reste enfermé là. Il souleva sa main et la scruta. Une main que sa mère avait façonnée. Une main qui, comme le reste de son corps, avait baigné dans le sang maternel, ce même sang qui coulait à présent dans ses veines, et qui n’avait pas suffit à le sauver de la profonde honte qu’il ressentait. Reste enfermé là. Parce que c’est tout ce qu’il valait. Parce que l’échelle sociale des mutants, aussi petite et méconnue était-elle, excluait par définition ceux qui excluaient leurs propres pouvoirs, symbole même de leur supériorité génétique. Reste enfermé là. Comme un poignard dans le cœur. Une valse douloureuse qui se joue entre ses artères. Etre exclu, le jour de sa naissance avec scellé cette fatalité. Certes il s’y est habitué, mais parfois un tel fardeau est bien lourd à porter.

Reste enfermé là.. Détache-toi à tes souvenirs. À cette famille qui n’a pas voulu de toi. À cette nouvelle famille qui t’ordonne de ne pas la suivre. Oublie-les, tous autant qu’ils sont. Place leur mémoire dans une cheminée et allume-y un feu. Puisque oui, ne te voile pas la face, tu es leur frein. Tu le seras toujours. D’ailleurs tu l’as toujours été. Quoi que tu aies fait. Où que tu sois allé. Alors obéis-leur. Reste donc là. Loin d’eux qui sont déjà loin. Qui ont tout fait pour ne pas se rapprocher de toi. Eloigne-toi de toi-même. Puisque s’ils changent à ton contact, en revanche tu demeures tout comme eux. Au fond, mutant et fier de l’être ? Peut-être pas. Peut-être plus.

Caïn avait ravalé sa salive mais ses yeux étaient toujours exorbités. Il passa quelques doigts dans ses cheveux et, dans la précipitation, il s’arracha une touffe de cheveux. La douleur était telle qu’un cri s’était échappé de ses lèvres pourtant refermées. Sous le poids de sa mâchoire serrée, ses dents paraissaient prêtes à céder. Un tel sentiment s’était emparé de lui, jusqu’au plus profond de son âme… Subtile mélange de colère et de tristesse. C’était à qui l’emporterait sur ses nerfs et à qui l’arracherait à ce fauteuil dans lequel il s’était à écrasé. Dans les abimes de son esprit, il repensa à ce qu’on lui disait déjà quand il était enfant. On nait seul. On crève seul aussi. Le reste entre les deux est à se rouler par terre. Posant les yeux sur le parquet, il laissa couler une larme de sa joue. En fin de compte, peut-être valait-il mieux qu’il quitte l’Institut. Qu’il rejoigne une communauté de amish humains. Là-bas il n’aurait probablement pas de problème d’intégration. De vieux hippies fans de Neil Young et dont l’herbe s’est chargée de ratatiner le cerveau avec les années. Des mollusques, en somme. Après tout en restant enfermé là, il n’était pas plus utile que l’un d’entre eux. Ramassant la mèche de cheveux qui était tombée au sol, il se releva du fauteuil en cuir et se dirigea vers la porte. Non, il ne resterait plus enfermé là-bas. Plus maintenant.

Aaaaaaaah, coupain recluuuuuu, faisons notre club avec Tom j'suis sûr que ce s'ra trop coooool <3 Hrm.





Popolopopopooopooow, validesh !

Encore un dépressif ** Je n'ai pu m'empêcher de remarquer quelques similitudes avec la fiche que j'ai validé juste avant, donc Tom Laswell, et franchement faut qu'on se fasse un treesome *PAN* un lien ça tuerait j'pense xD Limite la trinité là (a) Mais breeeeef, pour en revenir à toi et seulement toi, une très belle fiche, un personnage atypique, qui sort forcément du lot, j'aime et re-aime, et tu es donc des noooootres !

Je ne t'apprends sûrement rien mais une fiche de relations ainsi qu'une fiche de topics feraient du plus bel effet parmi tes topics. Je dis ça surtout pour que tu puisses t'intégrer, mais si tu veux la jouer asocial c'est ton problème après tout -on se demandera juste ce que tu fabriques ici. C'est vrai, et puis moi, qu'est-ce que je fabrique ici ? /SHBAFF/ Ah, j'en étais donc à mes merveilleux conseils d'administrateur assommant. Tu sais quoi, le mieux à faire ici c'est de s'amuser. De prendre du bon temps. Tout en jouant, je t'invite chaudement à aller jeter un oeil dans le flood. Et puis si tu trouves deux minutes et que tu as vraiment envie de me faire plaisir, tu peux faire tourner le lien de MAP (Mutant And Proud), et aussi demander des partenariats, qu'on fasse connaître à notre tour ton forum si tu en as un -c'est donnant-donnant ;-).

Et le mot de la fin, hein : High five bro' o/