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long hard road out of hell. ▬ charles&elias.

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Elias G. Lovecraft

fou noir du club des damnés.

Elias G. Lovecraft

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MessageSujet: long hard road out of hell. ▬ charles&elias. long hard road out of hell. ▬ charles&elias. Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 12:11

Le vernissage touchait à sa fin. Peu à peu la galerie d'art se vidait sous le regard un peu perdu d'Elias. Le jeune homme ne se mettait pas en avant, bien au contraire. Il attendait là, perdu entre toutes ses personnes. Il n'avait pas bu un verre, et il était un peu fatigué de ce bruit incessant de talon sur le sol. Ses grands yeux verts regardaient aller et venir cette foule mondaine, et si pour n'importe qui ça aurait été un délice de voir que la plus part de ses tableaux étaient partis à des prix exorbitants, à Elias, ça ne faisait rien. Il regardait attentivement toutes ses toiles, et il se disait juste sur le moment que ce n'était qu'un moyen comme un autre d'écrire ses mémoires, et de donner une feuille à chaque personne qui en voulait bien une. La vérité, c'était qu'il ne voulait plus voir tous ses tableaux. Ce n'était pas lui qui les avait peint, mais la colère. Il baissa les yeux en rougissant un peu, des talons s'éloignant comme seul bruit de fond. Un groupe criait toujours derrière eux, mais les discutions couvraient la chanson qui passait. Il cru reconnaître les paroles, et eut une grimace en se rappelant de Daisy. Non, tous ses souvenirs, il n'en voulait pas. Il les détestait tous tellement.. Il fronça imperceptiblement les sourcils, serra les poings, se crispant un instant, puis ses épaules se baissèrent, et il soupira, de nouveau calme. Il fit quelques pas, attrapa un journal étalé sur une table et l'ouvrit. Les critiques étaient acerbes. À une époque comme la sienne, Elias avait cette prétention de choquer la puritaine Amérique. Il haussa un sourcil en lisant les premières lignes et rougit. La vérité dans tout ça, c'était que les critiques faisaient fausse route. Ils voulaient qu'Elias réponde à ses questions auxquelles il cherchait lui-même des réponses, et eux trouvaient des réponses futiles et inexactes. Non, Elias ne voulait pas tuer son père, ni même sa mère. D'ailleurs il avait que trop souvent pleurer leur mort pour pouvoir accepter leur décès. Il n'avait que dix ans à l'époque, mais ça, ça lui été resté gravé quelque part. Ce regard juste avant de tirer, ce mélange de peur, d'angoisse. Elias ne se souvenait pas de cette scène. Peut-être qu'il lui avait fait peur? Peut-être que son père avait toujours simplement été dégoûté de ce fils mutant et ô combien effrayant? Il voulait une réponse, mais il n'en aurait jamais. Un célèbre homme eut dit que les suicidés emportent avec eux les réponses aux questions. Elias ne pouvait alors qu'approuver.
Cela faisait maintenant treize ans qu'il avait enterré père et mère, et qu'il vivait seul. La solitude n'était pas un problème en soit ; on s'y habituait même très bien. C'était au monde mondain américain que le jeune écossais avait du mal à s'adapter. Avec son accent un peu bourru et ses rougissements, on criait déjà à sa fausse modestie, que tout ceci n'était qu'un jeu pour lui quand il était vraiment gêné de marcher dans le monde des adultes. Si seulement il avait pu, il ne serait jamais venu à ce vernissage ridicule. Il baissa les yeux à cette idée et soupira, de frustration cette fois. Il ne voulait pas être ici. Il releva le nez, l'air fatigué, et fit quelques pas vers la toile de son père. Il ne croisa personne, en conclu qu'il était peut-être seul dans ce couloir de la galerie. Il ne se posa la question qu'un instant, pas intéressé vraiment par croiser quelqu'un justement. Ses yeux se posèrent sur la toile devant lui, il l'observa quelques secondes, et baissa les yeux en fronçant doucement les sourcils. Il avait toujours une retenue et une pudeur certaine devant cette toile tout particulièrement. La plus célèbre du moment, cette image de son père, tenant son arme de service pointé sur sa propre tempe. Quelques secondes juste avant sa mort. Le regard exorbité, hagard, fuyant comme un chien qui a trop peur. Il avait peur. Mais peur de quoi? À nouveau il sentit une frustration énorme, comme celle d'un enfant qui ne comprend pas pourquoi on lui dit non. Il se pinça les lèvres pour retenir un « pourquoi? » devant ce tableau inanimé. Il n'allait pas lui répondre.
Il détourna la regard, blessé.


Dernière édition par Elias G. Lovecraft le Jeu 4 Aoû - 15:39, édité 1 fois
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Charles Xavier

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MessageSujet: Re: long hard road out of hell. ▬ charles&elias. long hard road out of hell. ▬ charles&elias. Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 13:36

elias & charles
Ah l'art, grande chose. C'est ce que se dit toujours Charles, à la seconde où il entre dans un musée, dans une galerie, où dans n'importe quel endroit qui se veut rempli d'œuvres d'art. C'est au dessus de tout, de la vie, de la science, de l'homme, de dieu même et cela reste si mystérieux. Surtout quand on voit le tournant que l'art prend à cette période. C'est à la fois surprenant, révoltant et fascinant. Finies les vieilles peintures à papa, les perspectives, les couleurs, les sujets, les bonnes proportions. Tout devient possible, surement. Comme l'homme, l'art est en pleine mutation, et cette pensée fait sourire Charles, lui le professeur en génétique capable de lire dans les esprits des autres, alors qu'il entre dans la dernière galerie branchée, invité grâce à ses relations dans le milieu.
Il passe les critiques et autres objectifs d'appareil photo, gardant son allure d'homme solitaire, ou bien de poète incompris, avec la canne qui lui donne toujours l'air d'être un vieux loup solitaire à à peine vingt-huit ans. Triste sort. Mais au moins, ça lui donne plus de regards aguicheurs, et moins de gens qui l'embêtent. Charles est seul, et évite de se mêler à la foule, ne se concentrant que sur le sujet de l'exposition – ce que certains mondains semblent oublier – les tableaux. Pourtant, avec sa fortune familiale, il pourrait se payer une arrivée en fanfare, et une sublime compagnie à son bras. Mais voilà, Charles Xavier n'est pas Bruce Wayne, et s'il a certes une sorte de seconde identité, il ne veut pas non plus passer pour le playboy milliardaire – ça il le laisse à Erik. Alors on se contentera de regarder les tableaux, et d'en choisir un. Oh il pourrait tous les acheter – quoique, ce jeune artiste est vraiment bien côté -, mais il préfère ne prendre que ce qui lui plait vraiment, et qui semble vraiment mériter d'être appelé une œuvre d'art. Il aurait aussi pu envoyer un acheteur à sa place, mais voyez-vous, même s'il n'aime pas la foule, il préfère voir tout cela de lui-même, et même éventuellement rencontrer l'artiste. Histoire, se dit-il, de ne pas acheter quelque chose de surestimé, et qui n'est somme toute que de la branlette intellectuelle.
Et franchement, quand il a entendu parler de ce nouvel artiste, de cet Elias Lovecraft, il faut avouer qu'il a été un peu sceptique. Un jeune artiste torturé qui peint des scènes sensées être autobiographiques, gores au possible. De l'horreur gratuite ? Peut-être. Ou juste quelqu'un qui veut se faire entendre. Mais ce qui l'a intrigué, c'est ce qu'on raconte de l'homme, qui – alors qu'il s'imaginait un snob hipster de première – ressemble plutôt à un petit garçon gentil, fragile, voire complètement traumatisé. De quoi piquer sa curiosité et lui rappeler ses vieilles aspirations à la psychologie et aux méandres de l'esprit humain, un comble quand on est télépathe, n'est-ce pas ? Alors Charles s'est dit qu'en venant ici, il pourrait, certes trouver un nouveau tableau à accrocher au-dessus de son lit, et entrer dans les méandres de l'esprit d'un artiste surement très complexe. Comment ça, on a dit qu'il ne fallait pas entrer dans la tête des gens ? Oh, c'est pour l'art voyons, pour peut-être comprendre le mystère de cette chose, c'est tout. Et puis promis, il sera discret.
Il le voit enfin, l'artiste que tout le monde s'est pressé de venir voir. Mais il a réussi à échapper aux critiques, aux médias, un instant, afin de se plonger devant l'une de ses toiles. Parfait moment d'instrospection pour que Charles, un peu en retrait, prétendument plongé lui aussi dans la contemplation d'une autre toile – triptyque d'une sublime jeune femme rousse, qui finit quand même en charpie à la fin -, puisse discrètement faire un petit tour dans son cerveau. Comme cela l'a toujours aidé, il se passe la main sur la tempe, ayant l'air de se gratter la tête, avant de plonger dans les méandres de l'esprit de Lovecraft. Il commence par voir la toile, comme si elle habitait son esprit, celle dont on a beaucoup parlé, d'un homme – son père – un revolver sur la tempe. Les traits stylisés de la toile se précisent alors, avant de devenir réalité, sous la forme d'un souvenir. Il ne mentait donc pas, cela est bel et bien autobiographique, comme tous le reste des tableaux exposés ici, semble-t'il. Mais l'image ne reste pas figée bien longtemps, et quand elle prend vie, c'est pour voir la cervelle du père de Lovecraft exploser sous le coup de feu. La violence du souvenir frappe Charles assez violemment, et il ne peut s'empêcher un mouvement de recul, ce qu'une autre personne qui regardait la même toile, prend pour un air de dégoût et de recul, et croit donc que cette toile est vraiment surestimée. Mais Charles n'en voit rien, et un peu sonné, essaie de reprendre ses esprits. Quel traumatisme cela a dû être pour le pauvre Elias, et il n'y a pas besoin d'être prétendu psychologue pour le deviner. Regardez ces toiles, c'est tout, et critiques assoiffés, collectionneurs, arrêter de courir sur le dos de cet homme-là. Pris d'une sorte d'affection, Charles voudrait soudainement que toute la galerie se vide, et laisse ce jeune homme en paix. Mais, il n'a pas à faire ça, il a besoin de succès pour vivre, après tout.
Charles se sent alors comme un violeur, comme un criminel qui a osé pénétré quelque chose de si personnel dans l'esprit d'Elias. Mais à peine essaie-t'il de se retirer qu'il perçoit autre chose. C'est un mutant déjà, mais ça il n'y a presque pas fait attention, mais le plus intrigant est une sorte d'ombre, qui se cache dans le fond de la tête d'Elias. Ce n'est même pas un mauvais souvenir, c'est jsute autre chose, quelque chose qu'il n'est pas sûr de connaître. Tout de même, il choisit de revenir à lui, et décidément intrigué par cet artiste, au lieu de rentrer chez lui et de tranquillement appeler la galerie demain matin, il préfère s'avancer vers lui – espérant ne pas avoir été repéré auparavant comme ayant fait intrusion dans sa tête. Mais à peine s'avance-t'il, voulant simplement se placer à ses côtés et engager la discussion, que celui-ci se retourne vers lui. Un peu surpris, et se croyant repéré, Charles s'arrête, avant d'enfiler un nouveau sourire. “ Fascinants, Monsieur Lovecraft, vos tableaux. Mais je suis sûr qu'on a dû vous le dire beaucoup de fois, je l'espère plus que '' répugnants ''. Fascinante, cette façon que vous avez de prendre à bras le corps votre vie et de la jeter sur la toile. Fascinant et un peu effrayant, certes. „ Et puis, Charles ne résiste pas, il retourne faire un petit tour dans la tête d'Elias, pour le voir dans ses souvenirs, en pleine action, en train de peindre.
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MessageSujet: Re: long hard road out of hell. ▬ charles&elias. long hard road out of hell. ▬ charles&elias. Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 15:01


Il fronça légèrement les sourcils en se souvenant qu'il avait oublié les derniers mots de sa mère. Ça devrait être « bonne nuit », sans aucun doute. Il se rappelait assez bien du mouvement de ses lèvres, mais plus de sa voix. Le temps et les pleurs avaient fini par faire déteindre certains de ses souvenirs. Il ne lui restait que quelques lignes parfois, alors il montait le tout, et parfois même il rajoutait de la couleur, quand elle lui revenait. Il était violent de ses pinceaux, mais doux dans l'âme, d'une tendresse et d'une peine infinie. Il tourna la tête, chassant l'idée que son père puisse être dégoûté de lui, et ses grands yeux verts d'enfant perdu se posèrent sur un autre homme. Il fronça légèrement les sourcils en tentant de se rappeler s'il le connaissait, et il en conclu qu'il savait qui il était, mais qu'il avait oublié son nom. C'était probable. Il ravala sa salive, chassant ses idées d'un coup de baguette pour retrouver une attitude calme et attendrissante pour quiconque aimer la timidité et la pudeur. « Fascinants, Monsieur Lovecraft, vos tableaux. Mais je suis sûr qu'on a dû vous le dire beaucoup de fois, je l'espère plus que '' répugnants ''. Fascinante, cette façon que vous avez de prendre à bras le corps votre vie et de la jeter sur la toile. Fascinant et un peu effrayant, certes. » L'enfant regarda cet homme, et il eut un petit sourire timide à ce compliment. « En réalité, l'on ne m'avait jamais dit fascinant. Intéressant, répugnant, effrayant, mais jamais fascinant. » Il reposa ses yeux sur la toile, et baissa les yeux. « Mais il n'y a rien de fascinant à peindre... »
Il se souvenait de cette toile, de sa conception, de cette façon qu'il avait eut d'étaler sur le sol la grande toile, de s'agenouiller en pleurant au dessus. Fatigué, à bout de nerf. Il avait eut une dure journée ce jour-là, son arcade encore explosé en témoigner facilement. Il avait prit un rouleau, il avait étalé une couche de noir, parce que c'était la nuit ce soir-là, et qu'il n'avait rien vu d'autres que les morceaux de cervelle et les yeux de son père. Ensuite, avec un pinceau, il avait fait tendrement le contour parfait du visage de son père, ce rectangle anguleux et dur, sévère, puis avec un pinceau plus fin encore il avait dessiner sa bouche déformée, jusqu'à la fine coulée de bave sur la commissure gauche, puis plus haut son nez, retroussé, plissé, donnant à son visage l'air féroce et effrayé à la fois. Un ogre. Et ses yeux, ses grands yeux noirs comme les abysses des cauchemars. Il avait dessiné tout ce père avec amour et tendresse, en pleurant de tendresse et de peine, puis quand il s'était relevé, ça n'avait pas été assez précis, pas assez bien, et c'est furieusement qu'il s'était mis à jeter à coup de pinceaux des gouttelettes rouges, roses et blanc.
Il lui avait explosé le crâne plus tard avec un autre pinceau, et avait rajouté l'arme. L'homme horrifié était devenu l'homme suicidé. Alors enfant, quand il avait vu ses couches de peinture horribles, et que son coeur s'était calmé, il avait courbé les épaules, calme alors, et il avait recouvert les morceaux de cervelle. Il ne voulait pas les voir. Ce n'était plus tragique, ce n'était même plus effrayant, c'était tout simplement insupportable à ses yeux. Il ne voulait pas voir son père comme ça, et pourtant il avait peint une trentaine de tableau de cette vie d'enfant. Il avait peint avec ses questions et coeur. Ce petit enfant à genoux sur le sol qui attend la punition, relevant de ses petites mains tremblantes son t-shirt, une ceinture pendant mollement d'une main d'homme fort en premier plan. Plus loin, il y avait la scène du lit, toutes ses fois où il avait poussé furieusement du pied la porte de sa chambre.
Elias frissonna, baissa les yeux en se crispant un peu. Ce tableau où d'une baffe trop puissante il déboîtait la mâchoire de sa mère... Elias peignait avec colère ses traumatismes, ses morts, ce sang rouge sur sa figure d'enfant attendant à l'hôpital. Elias peignait avec amour le visage parfait de sa mère, la rendant plus magique, la rendant même magnifique, comme un ange, comme sur la toile où elle pose sur un petit oiseau les mains, le réanimant aux yeux de tous. Elias peignant avec tristesse et peine l'image de ce père violent qui ne l'avait finalement jamais compris et lui avait toujours fait peur. Et enfin, il peignait pour expier ses fautes, et c'est l'autre Elias qui peignât ses dérives et ses péchés. Comme Daisy. Il baissa les yeux, les fixant sur ses pieds, avant de sentir quelque chose dans son crâne. Il se frotta la tempe, gêné, puis soupira finalement, terminant sa phrase avec quelques secondes de silence :
« Il n'y a rien de fascinant à peindre, et rien de terrifiant à peindre la vie. C'est la vie qui est effrayante, Monsieur, pas les toiles. Et elles seraient encore plus terrifiantes si je masquais et ne dévoilais pas le dureté de la vie dans le plus simple appareil, dans une image non voilée. Il m'est plus insupportable de ne pas savoir, que de voir. Ne prenez pas cela pour du voyeurisme. » Elias eut un sourire doux, mais gêné. « Ce n'est qu'une façon de voir les choses, cela va de soit. » Il hocha la tête, ne voulant pas que l'on le prenne pour un de ses obsédés. Elias n'aimait pas le sang, et si le regard indifférent de l'enfant recouvert de sang sur la toile plus loin – lui plus jeune plus précisément – démentait cette information, il fallait connaître Elias pour comprendre qu'il ne voulait pas la guerre. Tout ce qu'il voulait, c'est qu'on le laisse tranquille. La paix, c'était ce qu'il cherchait.
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MessageSujet: Re: long hard road out of hell. ▬ charles&elias. long hard road out of hell. ▬ charles&elias. Icon_minitimeVen 5 Aoû - 22:38

Entrer dans la tête de quelqu'un, c'est comme entrer dans sa maison, dans son lit, ou dans plus intime encore. C'est voir se dévoiler tous ses secrets, voir la vérité nue. Charles, qui comme tout homme est curieux, mais à la différence de certains, est plutôt respectueux de ce que chacun veut garder pour soi, essaie tant bien que mal de ne pas abuser de son don. C'est pourtant si tentant, que de fouiller dans la tête de tous ceux dont il croise la route, comme ce jeune artiste, qui semble si torturé, si pesé par son passé, qu'il sait pourtant si bien sublimer sur la toile, et en soi, ne faire que fouiller, ce n'est pas si grave, ce n'est que regarder, alors qu'il pourrait tout casser, tout changer et faire ce qu'il veut d'un esprit. Mais Charles a trop lu de philosophes pour pouvoir s'imaginer forcer la volonté et la liberté de quelqu'un. Demandez-vous donc ce qui se seraient passé si ce pouvoir était tombé dans de mauvaises mains, s'il ne l'est pas déjà. Mais quand même, rien qu'entrer dans la tête des gens, ça ne se fait pas. Une question d'intimité, que Charles commence de plus en plus à respecter. Il a fait des erreurs de jeunesse, bien sûr, il s'est beaucoup occupé en apprenant les sales petits secrets de ses camarades, et s'en est parfois servi pour se venger. Mais maintenant, il a décidé de devenir un saint homme, ou presque, et a décidé de renoncer à cette drogue qu'est sa mutation. Pourtant, quand on est ce genre de drogué, tout ce qu'on attend c'est d'y replonger. Ça ne peut pas faire de mal, dit-on...
Le petit souci, avec ce genre de don, c'est qu'à force de parcourir les pensées des gens, on finit par perdre pied avec la réalité, ou en tout cas, à ne plus faire la différence entre ce qu'ils disent et ce qu'ils ne disent pas, et immanquablement de finir par faire une gaffe. Charles espère ne pas la faire devant cet Elias, pour ne pas le mettre mal à l'aise, ou pire. On ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer avec un artiste, et on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans sa tête – ou presque. “ En réalité, l'on ne m'avait jamais dit fascinant. Intéressant, répugnant, effrayant, mais jamais fascinant. „ Devant la gêne de l'artiste, Charles est heureux de lui trouver une certaine modestie, bon point pour lui qui n'a décidément pas l'air si snob qu'on aurait pu le croire. Mais il n'y a rien de fascinant à peindre... „ “Oh, ce n'est que mon regard admiratif de spectateur, qui ne pourra jamais comprendre votre travail, et d'où vous vient le talent. „ Petit clin d'œil, œil scintillant. Charles espère faire plaisir à l'artiste en le complimentant, mais ce n'est peut-être pas ce qu'il attend. Lui non plus d'ailleurs, ce qu'il préfère, c'est parler d'art, vraiment d'art, sans toutes ces tergiversations.
Mais à quoi sert de parler quand on peut le voir ? Charles suit Elias alors qu'il se remémore les circonstances dans lesquelles il a peints ces tableaux, comme un spectateur regarderait l'écran de la salle de cinéma, tranquillement assis et bien caché dans son fauteuil. Il ne manquerait plus de popcorn, mais un revolver et des cervelles qui explosent, finalement, ça coupe l'appétit. Comme cela arrive souvent, les souvenirs se superposent, car chaque souvenir en rappelle un autre, et la mémoire n'est pas un fil que l'on déroule si facilement. Elias revient sans cesse entre ses souvenirs d'enfance, ses souvenirs plus récents, ceux où il peint, et de nombreuses autres pensées. Charles en resterait béat d'admiration. Une admiration un peu bizarre certes, quand on voit quelqu'un repeindre exactement le traumatisme de sa vie. Mais l'art, voyez-vous, ça ne se comprend pas, même dans la tête d'un artiste.
Au delà des souvenirs, Charles sent surtout les émotions, la peur, la colère, et cette chose étrange, ce sentiment de malaise qui, le ressentant un peu lui-même, lui fait faire la moue, et lui donnerait presque envie de partir en courant. Ce malaise il sent qu'il ne vient pas que de ces souvenirs, mais de quelque chose de plus profond encore, de plus intrigant encore, et c'est ce qui, avide d'en savoir plus, presque, ne le fait pas quitter la tête de ce jeune homme. Il sent qu'il aurait besoin d'un peu d'aide, mais il n'est pas thérapeute, et il ne peut pas se présenter en tant que « celui qui vient de fouiller dans votre tête ». Ça en devient presque louche d'ailleurs, parce qu'à force de regarder se dérouler le fil des pensées d'Elias, Charles n'a pas prononcé mot, comme s'il s'était calé sur son esprit. Il voit le tableau du père, le tableau de la mère, se mêlant avec les véritables souvenirs, et en sait maintenant plus que n'importe quel futur biographe. Ca le ferait presque sourire. Mais l'heure n'est pas au sourire. La vie de ce Lovecraft ne se prête pas à sourire. “ Il n'y a rien de fascinant à peindre, et rien de terrifiant à peindre la vie. C'est la vie qui est effrayante, Monsieur, pas les toiles. Et elles seraient encore plus terrifiantes si je masquais et ne dévoilais pas la dureté de la vie dans le plus simple appareil, dans une image non voilée. Il m'est plus insupportable de ne pas savoir, que de voir. Ne prenez pas cela pour du voyeurisme. Ce n'est qu'une façon de voir les choses, cela va de soit. „ “ Vous êtes d'une rare sagesse. Ce que vous avez vécu vous a... forgé. „ Mais Charles se sent subitement comme une gros moralisateur, comme un vieux de soixante-dis ans, et, bien qu'il en ait déjà la canne, préfère revenir à son vrai âge et à son vrai rôle. Et il ne se doute pas qu'il s'est peut-être un peu grillé, ayant un peu trop vu la vie de cet Elias. “ Mais nous ne sommes pas là pour parler de votre vie, pour vous faire une psychothérapie. Nous sommes là pour parler d'art, n'est-ce pas ? Et j'aime la façon dont vous appréhendez le monde, avec rudesse, certes, mais dans le vrai. Vous préférez la vérité, même si elle fait mal. C'est ce que moi aussi, je m'efforce de faire... „ Son regard descend jusqu'à ses pauvres jambes, raides, meurtries, abimées, qui devraient se tenir dans un fauteuil, mais qu'il s'entête à traîner au bout d'une canne. Il se ment à lui-même, finalement, et ne veut pas admettre la vérité qu'il ne voit que trop bien.
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MessageSujet: Re: long hard road out of hell. ▬ charles&elias. long hard road out of hell. ▬ charles&elias. Icon_minitimeDim 7 Aoû - 23:04



« Oh, ce n'est que mon regard admiratif de spectateur, qui ne pourra jamais comprendre votre travail, et d'où vous vient le talent. » Il le regarda, et subitement rougit davantage. « Oh, c'est pas ce que je voulais dire! » Bien sûr que non. Elias ne se serait jamais mis au dessus du commun des mortels, parce qu'il ne se sentait pas réellement supérieur. Selon Erik pourtant il l'était. Une sorte d'évolution de la race humaine, mais lui se refusait encore à penser ainsi en matière d'art. Si sur le plan physique il serait toujours plus fort que cet homme, il ne pensait pas que cela puisse s'appliquer sur l'esprit. Il détourna les yeux, les joues encore rouge de cette modestie timide qui lui revenait, de temps en temps. Il se perd finalement, redécouvre les méandres de son propre esprit sans en rougir. Il n'a pas à rougir de ce qu'il n'a pas choisi. Ses grands yeux verts se baissent juste, se fixent sur un point qui n'existe pas, un vague obscur qui englobe peu à peu tous ses souvenirs et les secoue brutalement pour en faire un grand bazar sans queue ni tête, sans ordre chronologique, sans même de logique particulière. Il pense, juste, que cela fait longtemps qu'il supporte tout ça. Il n'est qu'une sorte d'enfant perdu au milieu de tous ses mensonges, de tous ses visages qui apparaissent et s'effacent. Quel genre d'homme serait-il si son père n'avait pas tiré? Plus craintif encore? Peut-être encore plus malade? Il lève sa main, se frotte la tempe, gêné par un petit quelque chose qui a l'intérieur déclenche un cycle bien connu. Celui de la frustration. Frustré de ne pas savoir et de ne pas avancer. La célébrité ne sert à rien si elle n'a aucune saveur.
Il reposa ses grands yeux sur Charles, sans même savoir son nom, pas encore. Il n'avait pas besoin d'accrocher des noms aux visages des personnes qu'il croisait. Un visage lui suffisait toujours. « Il n'y a rien de fascinant à peindre, et rien de terrifiant à peindre la vie. C'est la vie qui est effrayante, Monsieur, pas les toiles. Et elles seraient encore plus terrifiantes si je masquais et ne dévoilais pas la dureté de la vie dans le plus simple appareil, dans une image non voilée. Il m'est plus insupportable de ne pas savoir, que de voir. Ne prenez pas cela pour du voyeurisme. Ce n'est qu'une façon de voir les choses, cela va de soit. » Il hocha la tête, comme cela lui semblait bien. « Vous êtes d'une rare sagesse. Ce que vous avez vécu vous a... forgé. » Sagesse? Elias eut un petit rire gêné et haussa les épaules : « Si vous le dîtes. » Il ne se moquait bien sûr pas, mais il était loin d'être un modèle de sagesse et il le savait. Il n'avait jamais été que ruine et destruction. Son pouvoir, aussi dévastateur que facile à manipuler, lui avait permis d'entrer dans le Club. Le Sandman par excellence, ou celui qui pouvait vous faire dormir rien qu'en vous regardant. Une sorte de super-héros obscur. Il eut un petit sourire d'excuse. Tout ce qu'avait forgé son passé en lui, c'était la maladie.
« Mais nous ne sommes pas là pour parler de votre vie, pour vous faire une psychothérapie. Nous sommes là pour parler d'art, n'est-ce pas ? Et j'aime la façon dont vous appréhendez le monde, avec rudesse, certes, mais dans le vrai. Vous préférez la vérité, même si elle fait mal. C'est ce que moi aussi, je m'efforce de faire... » Le regard d'Elias descendit sur ses jambes et il pinça les lèvres. Dans son passé lointain, il avait vu sa mère effleurait une colombe morte pour lui redonner la vie, et il avait vu la créature s'envolait dans une seconde vie. Sa mère était un ange, il l'avait toujours su et cru. Une donneuse-de-vie. Ou tout du moins une lieuse-de-vie. Il se dit alors sur le moment que cet homme n'avait pas eut de chance, sa mère étant morte depuis des années, sans quoi il aurait pu l'aiguiller chez elle pour se faire aider. Encore que, c'était la célébrité d'Elias qui les avait fait se rencontrer. Il ravala sa salive, avec un sourire pincé malgré tout.
« Je ne regarde pas le monde avec rudesse. » Elias a un sourire tendre. C'est un enfant, un vrai, avec le coeur pur et la voix qui chante, douce avec son accent écossais un peu dur derrière, un relent de gaélique jamais éteins. « Je le regarde en pensant qu'il y a toujours pire que moi. Je... Je crois que je ne m'en suis pas si mal tirer. Que j'aurais pu finir dans une situation pire que la mienne. » Il a un petit rire en pensant à Erik, à ses folies de grandeur, à son projet de nouveau-monde, alors il reprend sans laisser l'occasion à Charles de répondre : « Je suis riche, j'ai une femme quand je le veux, des enfants, et une voiture aussi. Et je suis célèbre. » Elias détourne le regard alors, la reposant sur la toile. « Que pourrais-je demander de plus, Monsieur... » Un éclair de génie lui traverse l'esprit, il penche la tête, reportant ses yeux verts sur l'estropié : « Monsieur comment par ailleurs? » Il lui tend sa main, comme ça, à la va vite. « Elias Lovecraft. Désolé. J'oublie toujours les conventions les plus rudimentaires. »
Il a un sourire calme sur les lèvres. Mais la bête veille au grain. La prochaine introduction dans son esprit pourrait bien coûter cher à monsieur Xavier.

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