Début d'après midi, le bord de la piscine, l'endroit que préférait Ophelia – hormis peut-être son propre Night-club mais ça... L'heure n'était pour le moment pas à la nuit, mais bien au jour, la lumière du soleil qui perçait et caressait la peau pâle de la mutante. Elle avait attendu cet instant avec délice.
Autant être honnête, tel que vous pouvez la voir ainsi allongée sur un fauteuil, Ophelia ne se révèle absolument pas pudique, elle sait parfaitement jouer de son corps – qu'elle entretient chaque jour d'ailleurs – et si elle a enfilé un de ces nouveaux bikinis tant à la mode, elle n'a pas choisi n'importe lequel. Un rouge pour commencer, n'est pas la Reine Rouge qui veut, et c'est par ce genre de détail qu'elle aime à le rappeler. Allonger sur le dos elle a pris soin de détacher le haut pour ne pas avoir de marque, ses cheveux blonds cascadant le long de sa nuque, couronne étendue sur le coussin blanc. Un drap de bain est étendu sur une chaise à ses côtés, des lunettes de soleil sont posées sur une table à ses côtés près de laquelle trône une bouteille d'eau et une bouteille de champagne. Un livre abandonné là gît comme attendant qu'on le parcours de nouveau.

Une jambe repliée légèrement, la jeune femme soupire d'aise, les yeux fermés. Ô non elle ne dort pas, du moins pas complètement, si vous entriez à cet instant son regard bleu vous sonderez en une fraction de seconde, dans le silence le plus total certes, mais il n'est pas question de cela.
Qu'attend – t – elle ainsi allongée ? A vrai dire à la regarder on ne sait pas vraiment, bien sûr Ophelia est souvent vu en compagnie de quelqu'un, comme si la solitude lui faisait peur, et autant avouer, si vous pensez cela vous n'êtes peut-être pas très loin de la vérité... Mais la journée de la demoiselle à cet instant est parfaitement cadrée. Et cet instant de repos, elle avait l'intention d'en profiter avant de rejoindre le cercle des Damnés.
Mais pour le moment elle était encore loin du business qui l'attendait, et si elle soupire ainsi d'impatience c'est bien parce que la seule personne à qui elle a envie de parler pour l'instant – ce cher Roi Blanc – se faisait attendre. Loin d'être patiente, elle savait attendre avec lui, mais aujourd'hui. Non, elle avait envie de le voir à l'instant, sans vraiment s'expliquer le pourquoi. Certains auraient dit qu'il s'agissait là d'un pur caprice digne de la mutante, Ophelia elle ne se l'expliquait pas. Et plus Gabriel mettait du temps à la rejoindre, et plus l'attente la réveillait. Ce qu'elle finit par faire. Résignée elle avala une gorgée avant de se diriger vers la piscine, plongeant avec grâce. Son regard se posait sur la porte par moment, et suite à ce regard elle plongeait sous l'eau, disparaissait, et ne laissait comme trace de son passage que ses affaires abandonnées là. Des bruits de pas raisonnèrent et n'échappèrent pas à la jeune femme, qui déçu de ne voir que le majordome entrer esquissa une moue enfantine. “ C'est bon vous pouvez partir„. Ses mots furent accompagner d'un geste de la main qui obligea l'homme à partir, avant qu'elle ne décide de sortir de l'eau, retournant s'étendre sur la chaise longue. Cette fois elle ôta le haut avant de s'allonger sur le ventre. Les yeux fermés, sa façon à elle de faire comprendre à Gabriel qu'elle avait décider de le bouder jusqu'à ce qu'il se fasse pardonner de son retard (a).

Le temps courait, filait même, et Ophelia ne voyait toujours pas Gabriel arriver. Ce n'était pas vraiment de l'exaspération, peut-être plus une pointe de crainte, d'inquiétude aussi. Elle savait à quel jeu dangereux jouer Gabriel, dans lequel parfois elle le plonger aussi pour obtenir davantage de lui. Mais lorsqu'elle était loin, elle craignait toujours qu'on vienne la chercher en lui disant qu'il n'était plus... Cette pensée la fit frissonner. Mais cela fut vite oublié. En effet elle ne doutait plus, elle reconnaissait ses pas entre milles. Sa façon bien à lui d'avancer, hésitant, inquièt aussi.
Pour la forme, et parce qu'une partie d'elle aimait l'entendre lui parler de la sorte, elle resta de dos, faisant semblant de dormir. Elle le sentir s'approcher, s'asseoir près d'elle. Première question de savoix si douce, et pourtant masculine, mais elle, elle préfère ne pas répondre. Elle sent sa présence à ses côtés, son coeur s'accélère malgré elle. Elle finit par sentir ses doigts hésitants sur sa peau. Elle frémit, avant d'entendre son murmure.
Ophelia se retourna alors, plongeant son regard dans celui de Gabriel. La mutante allait lui expliquer ce qu'elle éprouvait lorsqu'elle vit la cicatrice qui zébrait sa joue. Elle se redressa et s'asseya face à lui, frôlant son visage en douceur, sans vraiment craindre son regard. Elle était plutôt... Flattée même. Malgré les nuits passées ensemble, il avait toujours ce regard gêné comme si il ne devrait pas l'observer, la regarder. Elle attrapa sa main avec la sienne, y posant ses lèvres.

“Qu'est-ce qu'il t'es arrivé Gabriel ?”

Elle l'attira en douceur, le plaçant davantage face à elle. Ophelia étira son bras attrapant un mouchoir qu'elle posa en douceur sur sa plaie.

“Tu m'as manqué aussi Gabriel, j'ai cru que tu n'allais pas venir...” et avec une petite moue presque enfantine, “que tu ne m'aimais plus et que tu ne voulais plus venir...”

Elle savait que ses mots feraient sûrement réagir le jeune mutant, c'est ce qu'elle voulait, attirer son attention, entendre ces compliments si doux venant de lui et dont elle ne savait se passer à présent.
Lentement elle glissa ses jambes autour de sa taille, soignant doucement sa plaie après avoir attrapé la bouteille d'eau. Elle ne posait pas de question sur sa plaie. Sachant parfaitement d'où elle provenait. Au début elle avait été surprise, aujourd'hui, elle soignait ses plaies.

“Encore ton pouvoir qui t'a joué un tour mon ange ?”

Une fois sa plaie soignée, elle posa ses lèvres près des siennes avant de l'observer. Elégant comme toujours, quelque peu décalé, elle aimait le voir ainsi. Mais ses traits étaient fatigués, tirés, comme si il n'avait pasassez dormi. En douceur elle l'attira contre elle, l'allongeant à ses côtés sur la chaise longue. Elle plongea son regard dans le sien, soufflant avec douceur.

“Tu aurais du me dire que tu étais fatigué Gabriel, je serai venu te réveiller en douceur, tu le mérites bien”

Sa main errait en douceur sur son torse, traçant ses contours et frôlant ses lèvres avec douceur. Elle étendit son bras lentement et attrapa une coupe de champagne qu'elle plaça devant ses yeux.

“Tu en veux un peu, ce n'est pas du café mais c'est déjà pas mal non ?”

Ophelia ne manquait pas d'attention particulièrement lorsqu'il revenait vers elle ainsi, blessé mais en douceur, presque piteux.

Ophelia n'ajouta rien lorsque Gabriel parla de son réveil, elle savait que cela lui arrivait parfois, mais aussi qu'il n'aimait pas parler de ce « petit problème » Elle préféra prendre son temps et le faire tourner un peu en bourrique. Il était si facile à manipuler, associer aux mots que la Reine Rouge connaissait, ce pauvre mutant ne pouvait que plonger la tête la première comme à cet instant. Elle l'observa, attendit le moment où il réaliserait qu'en effet, elle le taquinait tout en douceur. Ce qui ne tarda pas.
Ses doigts parcoururent le torse du Roi Blanc, un sourire se traçant sur ses lèvres avant qu'elle ne souffle en s'approchant de lui.

« A ton avis Gabriel ? (a) »

Elle savait que son pouvoir était quelque chose de compliqué pour lui, au départ elle avait insisté, l'avait provoqué, l'avait poussé à bout. Lui causant davantage de souffrances qu'autre chose. Alors lorsqu'elle vit sa plaie, lorsqu'elle évoqua son pouvoir coupable, Ophelia pris simplement le temps de venir le soigner, de frôler sa joue blesser. Voulant y poser ses lèvres, elle sentit celles de Gabriel se poser contre les siennes. Elle profita de ce baiser avant de sourire une nouvelles fois lorsqu'il expliqua, avec toute son espièglerie, qu'il l'avait attendu dans son lit... En vain.

« Quelle mauvaise reine je fais de ne pas m'occuper de mon roi... Je te promet de me rattraper demain d'accord ? »

Elle profita de ses lèvres, de ses caresses aussi, avant d'attraper le verre, souriant, lorsqu'elle compris son intention, elle le laissa donc boire de la sorte. S'occuper de Gabriel était quelque chose qui l'apaisait. Contre lui, elle se sentait femme et amante. Bien tout simplement. Et chance pour elle, elle savait que Gabriel aimait ses attentions. Ce dernier ne se priva pas pour lui dire, et d'un geste Ophelia posa le verre. Gabriel attrapa son visage, elle plongea son regard dans le sien, sourit, lorsqu'il effleura son nez. Et tandis que ses mains retrouvaient le chemin de son torse, elle ne pu que répondre à ce baiser passionné.

Gabriel était, pour la mutante unique à bien des égards. Il était le seul contre qui elle n'avait jamais usé de ses pouvoirs, et quand bien même cela aurait été nécessaire, elle n'avait au final qu'un mot à dire pour obtenir ce qu'elle attendait de lui. Et cela se confirmait à cet instant même, avec ce baiser, cette passion bien à lui. Une passion qui chaque fois intriguait et chamboulait la jeune femme. Gabriel était unique pour cela. Il était le seul à la considérer, à agir de la sorte avec elle... Comme si jamais rien n'était acquis, comme si à chaque fois c'était la première fois. Ophelia était sensible à cela, plus qu'elle ne voulait bien l'avouer d'ailleurs. Son attitude pour une fois la trahissait, elle d'habitude si maîtresse de la situation et d'elle même avait frissonné à ce « simple » baiser. Lentement ses bras vinrent entourer sa nuque, l'attirant tandis qu'elle s'allongeait. Un baiser qui dura tant qu'elle le pouvait, et lorsqu'elle laissa ses lèvres son regard se plongea dans le sien, touché et apaisé comme rarement. Et au fond d'elle, elle espérait sincèrement que Gabriel n'y verrait pas autre chose.
Elle resta ainsi immobile quelques instants, dégustant presque ce moment, avant de retrouver sa petite moue mutine.

« Dis moi, tu n'as pas l'intention de me laisser seule aujourd'hui hum ? (a) »