hum... and you are ?

E. Grace McCourt and Jamie Madrox

---

Il était tôt, le soleil venait de se lever et les oiseaux commençaient tout juste à sortir de leur doux sommeil. Certains s'agitaient déjà dans les arbres et dans le ciel, se couraient après et pépiaient de plus belle. Je venais de rentrer de l'hôpital, la ville était calme, la plupart des habitants étant toujours dans les bras de Morphée. Cela faisait une semaine que je travaillais de nuit, et les effets commençaient à s'en faire ressentir, mais je n'allais pas me plaindre. J'adorais mon job, et je faisais tout cela pour une juste cause. Alors je passais au-delà de tout ça, de la fatigue et de tous mes ennuis pour aider les autres. Cela me plaisait plus que ne fatiguait réellement. Bien sûr, j'avais aussi mon boulot de X-Men en parallèle qui me demandait pas mal d'efforts et de temps personnel, sans compter mon poste d'infirmière à l'Institut. Tout cela me bouffait littéralement la vie, dans un bon sens cependant. Je ne trouvais plus le temps de me reposer, mais au moins j'aidais les autres. Certains me diront, mais quand trouves-tu le temps de dormir et d'avoir une vie dans tout ça ? Et bien, en fait je l'ignore. Je fais avec sans vraiment me poser de questions, même si j'avoue que parfois une bonne nuit de sommeil ne ferait pas de mal.

Un taxi me ramena tout droit à l'Institut, où j'entrepris de ranger mon bureau et mettre en ordre quelques dossiers avant d'aller dormir. Je m'aventurai dans les jardins, afin de respirer quelques odeurs de fleurs bien agréables. J'avais toujours aidé la nature, petite j'aimais sortir dehors pour m'y promener et profiter de tout ce qu'elle avait à offrir. Il m’arrivait de rester dehors jusqu'à très tard le soir et mes parents devaient venir me chercher tellement la notion du temps me passait au-dessus de la tête. Ma saison préférée restait l'hiver. Lorsque la neige tombait j'avais l'impression que le temps s'arrêtait et que tous les problèmes sur Terre ne comptaient plus. Qu'un seul claquement de doigts suffirait à tout régler. Seulement la réalité était tout autre. Mon innocence était partie au fur et à mesure que je grandissais, et avec l'adolescence était venu le temps de l'amour et des problèmes hormonal de cet âge. Une fois adulte, ces choses là vous paraissent bien futiles. Vous vous rendez compte de la réalité, qui vous frappe en plein visage un beau matin. Et c'est là que vous regrettez les bons vieux moments, où vous voulez revenir en arrière pour ne plus vous soucier de rien.

Je finis finalement par monter dans ma chambre, sans prendre la peine de passer par mon bureau pour y ranger mes affaires. J'étais beaucoup trop fatiguée pour m'en soucier. Mes yeux se fermaient malgré eux, et même avec toute la volonté du monde, je crois que j'en aurais été incapable. Les couloirs de l'Institut étaient vides, mais je m'y étais habituée à force. Je rentrais toujours trop tôt ou beaucoup trop tard.
Je me déshabillai en vitesse et me glissai sous les couettes, heureuse de pouvoir enfin recharger mes batteries, à plat depuis bien des jours. Je m'endormis presque aussitôt sans prendre garde des rayons de soleil filtrant à travers mes volets.

Je me réveillai quelques heures après seulement, pas assez ressourcée mais bien assez en forme pour affronter une nouvelle journée. Je devais d'abord passer par mon bureau pour récupérer quelques papiers, avant d'aller déjeuner. Il devait bien être midi passé, et je mourrais de faim. Je me lavai et me coiffai avant de filer à mon bureau afin de prendre mes affaires et d'aller manger un morceau en quatrième vitesse. Je croisai quelques élèves dans les couloirs et les saluai d'un signe de la main. Ils sortaient tout juste de cours pour aller manger. Je profitai d'aller passer un peu de temps dehors, histoire de bien me réveiller. Il faisait un peu froid dehors, mais ma veste en cuir fut bien assez pour me réchauffer. Je m'assis au bord du lac et entreprit de profiter du soleil et des quelques heures de repos que j'avais devant moi pour me détendre un peu. Je pris un caillou à mes côtés et le lança à l'horizontale de l'eau. Il fit trois rebonds. J'aimais l'odeur des fleurs et de la petite brise matinale qui m'entourait et j'étais heureuse qu'une ville comme New York possède des espaces verts où il était agréable de se balader. J'étais loin de mon Canada natal et ici tout était différent, si grand, si... étrange.

Un bruit derrière me fit retourner vivement. Je détestais qu'on se faufile derrière moi sans que je m'en rende compte, cela avait le don de me rendre quelque peu paranoïaque. Je ne connaissais pas la personne qui se tenait devant moi, je ne l'avais jamais vu auparavant. Sûrement un nouveau. Il était plutôt pas mal d'ailleurs, mais mon cœur était déjà pris, contre mon gré d'ailleurs.

« Désolé, vous m’avez fait peur. »