Mathis flou dans un coin. Mathis debout sur une table. Il était sur le point de se dévêtir dans la folie. Mathis qui avait l’air heureux. C’était tout ce qui lui importait vraiment. Il souriait de contentement et se rapprocha de son ami et coéquipier. Il le saisit par l’avant-bras en criant plus fort que la musique qu’il devait descendre de cette table avant d’en tomber par maladresse.

« T’as trop de verre dans le nez, mon vieux! » lui cria-t-il pour enterrer le vacarme de sa voix, incertain si elle avait portée fruite aux oreilles aussi bêtes que sourde du colosse. Il se tourna néanmoins vivement vers lui. Il le fusilla du regard une fraction de seconde et se contenta de lui lancer quelques mots sur un ton désinvolte : « Et toi alors? » Et Lawrence de rire de son ton embrouillé. Festifs, les deux hommes avaient pour habitude de ne pas réellement se comporter comme des adultes matures et se contentait de côtoyer les faites, les fiestas, tout où l’alcool pleuvait à plus soif. L’homme aux épaules larges hoqueta un instant et s’esclaffa avant de prendre appuie sur l’Anglais qui avait déjà appelé un taxi pour lui. « Tu ne rentre pas? » lança l’autre à son intention, sans trop prêté une attention particulière à la future réponse. Le mutant se contenta de secouer la tête négativement.

Il l’accompagna jusqu’à ce que le véhicule s’éloigne enfin, le laissant seul sur le bord du trottoir, étourdi de musique, étourdi du vacarme assourdissant qu’il n’entendait plus vraiment de l’extérieur même s’il ne se doutait pas un seul instant de son intensité. Il glissa son index dans son oreille gauche en tentant de la déboucher. En vain, c’était mal partie. Il hésita à retourner à l’intérieur. Il n’avait vu rien de très passionnant et si Mathis n’était plus là en plus, il n’était pas certain que ça en valait véritablement la peine. Enfin, autant finir la soirée maintenant qu’elle était bien commencée, n’est-ce pas? Il s’engouffra donc de nouveau dans les vapeurs d’alcool qui lui montait au nez, des corps en chaleurs par moment et envieux contre un autre. Ça le faisait sourire de les voir se balancer d’un pied à l’autre, à marmonner entre leur dents, incapables d’articuler deux mots correctement.

Verre de cognac en main, il en pris une gorgée du bout des lèvres. La gorgée de trop sans doute puisque, aussitôt, tout tanga autour de lui, les lumières l’aveuglait brusquement, les couleurs le frappaient de plein fouet, lui donnant un haut le cœur. Il se dit que se devait être le signe qu’il était temps d’arrêter l’accès, de se tourner vers une bonne vieille tasse de café corsé pour faire passer le tout avant de se mettre à en perdre des bouts… Déjà qu’il n’était pas franchement certain de ce qu’il fabriquait, de ce qu’il s’était passé entre le comptoir et la table derrière laquelle il se trouvait. Il se retourna brusquement, en souhaitant se débarrasser de son verre et… trop brusquement, sans doute, car il ne remarqua pas la silhouette qu’il percuta, voyant le liquide alcoolisé se rependre en éclaboussant tout ce qui l’entourait. Il ne pu retenir un fou rire spontané et involontaire. Le verre lui glissa de ses doigts mous alors qu’il s’excusait entre deux rires impossibles.

« Je…je… pardon! Vous n’avez rien? »

Il n’était pas certain de vraiment vouloir attendre de réponse de l’autre, des plans que la personne se mette à lui hurler dessus et qu’il devienne davantage hilare…